Suite à la déclaration de guerre le 4 août 1914, les 4 frères Taymans en âge de porter les armes s’engagèrent comme volontaires : Jean, Pierre et Charles y moururent en héros, seul Paul survécut et revint à la maison familiale de Tubize à l’âge de 26 ans.
Sa conduite au front fut exemplaire. Voici ce qu’en disait M. Petit, Président de l’Association des anciens Combattants de Tubize, lors de ses funérailles en 1939 : « Bravant la mitraille, le danger, Paul Taymans est choisi pour plusieurs missions dangereuses, chaque fois, il s’acquitte avec honneur et abnégation au péril de sa vie ». Passant rapidement par les grades intermédiaires, il est promu Lieutenant, en 1916, sur le champ de bataille à Noordschote, actuellement partie de la commune Lo-Reninge.
Soucieux du perfectionnement des armes, il trouve un moyen de transporter plus facilement les mitrailleuses et invente une réglette de tir qui porte son nom. Lors de l’offensive libératrice, il est adjoint à l’Etat-Major de l’artillerie.
Le 12 septembre 1918, il est cité à l’Ordre du Jour de l’Armée : "Paul TAYMANS, pour le bel exemple de dévouement, en se portant sous un bombardement violent, au secours de militaires, dont l’un venait d’être tué et les autres blessés".
Il reçut de nombreuses décorations : Officier de l’Ordre de la Couronne, Chevalier de l’Ordre de Léopold avec palmes, Croix de Guerre avec palmes, Croix de l’Yser, Croix de Feu, Médaille de volontaire Combattant 14-18, Médaille de la Victoire. Une des décorations à laquelle il tenait le plus était celle des huit chevrons de front qu’il reçut le 16 janvier 1922 pour sa longue présence au front.
Suite au comportement héroîque de son frère aîné Jean, tué en 1917 au bunker de l’Epernon à Merkem-Houthulst ainsi qu’à la conduite de ses frères Pierre et Charles, également morts en braves au combat, la famille fut anoblie le 10 décembre 1923 et autorisée, un peu plus tard, à adjoindre à son nom patronymique : "d’Eypernon".
Sa carrière militaire ne s’arrêta pas à la fin de la guerre ; il continua à l’Ecole Royale militaire où il fut répétiteur et donna cours de géométrie descriptive ; il publia diverses études utiles à l’artillerie, notamment « les abaques et la résolution des problèmes de tir » publié dans le Bulletin belge des Sciences militaires. Il termina sa carrière militaire comme Capitaine Commandant d’Artillerie.
Parallèlement, dès la fin de la guerre, il fut très actif dans les associations d’anciens combattants : membre d’honneur de l’Association des Anciens Combattants, Invalides et Déportés de Tubize et Président d’honneur de la Confédération des Fraternelles d’Après-Guerre dont il contribua à la formation. Continuant cette tradition familiale, sa petite nièce Nadine Taymans d’Eypernon est aujourd’hui membre d’honneur de l’actuelle Fédération Nationale des Combattants et présidente d’honneur de la Section Tubize.
Si comme on vient de le voir, sa vie militaire fut bien remplie, il en va de même de sa vie civile. Porteur du diplôme d’ingénieur civil des mines de l’Université de Louvain, il devint directeur des Fabriques Belges de Textiles Artificiels de Tubize (FABELTA), une des plus importantes industries de la région. (Pour une description de FABELTA, voyez l’ouvrage de M. Luc Delporte, De la soie artificielle aux matières plastiques, un siècle d’industrie textile et chimique à Tubize, Musée de la Porte, 2018).
Sur le plan associatif aussi, l’activité de Paul Taymans était multiple. Amateur de sport, il fut membre d’honneur du Cercle Sportif Espérance Tubize, club de football créé en 1926 et qui s’associera à d’autres clubs de Tubize pour former l’actuel club de football de la ville, l’Association Football Clubs de Tubize (AFC Tubize). Il fut également membre d’honneur de plusieurs associations dont la Société Royale « La Concorde ». Il est décédé, sans enfant, le 12 mars 1939 à Tubize.
Annonce mortuaire de Paul Taymans |
Médailles |
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